Sylvie BERTSCH
Représentante de la Section Syndicale
SLS68 IMS Les Tournesols
Sylvie BERTSCH
Représentante de la Section Syndicale SLS68 IMS Les Tournesols
Le Syndicat Liberté Santé (SLS) poursuit son implantation dans les établissements médico-sociaux. Partout en France, des professionnels de terrain se mobilisent pour redonner du sens au soin et défendre les droits de leurs collègues. Aujourd’hui, rencontre avec Sylvie Bertsch, Aide-soignante à l’Institut Médico-Social Les Tournesols de Sainte-Marie-aux-Mines, et Représentante de la Section Syndicale SLS68 dans le Haut-Rhin (Alsace).
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Aide-soignante depuis plus de 12 ans, aujourd’hui en poste dans le service de la Maison d’accueil spécialisée à l’Institut Médico-Social Les Tournesols à Sainte-Marie-aux-Mines.
C’est un établissement qui accompagne au quotidien des personnes en situation de handicap, avec une équipe profondément investie, mais souvent confrontée à un manque de moyens et à des conditions de travail difficiles.
Mon métier, je le vois comme un engagement humain avant tout : écouter, respecter, et accompagner chaque personne avec bienveillance.
Pourquoi t’être engagée comme Représentante de Section Syndicale au SLS ?
Pour moi, ce syndicat a représenté un véritable temps d’analyse et de mise en pause, un moment de projection collective sur ce que nous pouvons transformer ensemble, avec intelligence et autonomie. Nous avons pu constater, sans détour, ce qui n’allait pas. Dans ce cheminement, le Syndicat Liberté Santé m’est apparu comme le seul syndicat réellement indépendant, ancré dans la réalité du terrain et porteur d’une véritable éthique du soin.
Créer une section syndicale, c’était une évidence. Non seulement pour offrir aux aides-soignants, aides médico-psychologiques, infirmiers et à l’ensemble du personnel médico-social un espace d’expression, de défense et de solidarité, mais aussi pour affirmer les valeurs humaines qui fondent notre métier. Car au-delà des revendications, il s’agit de préserver la dignité, l’écoute et l’éthique du soin, en redonnant à chacun la possibilité d’agir collectivement avec intelligence et autonomie.
Tu viens d’être retenue pour rejoindre le Comité de Pilotage “Bientraitance” des Tournesols. Que représente cet engagement pour toi ?
Pour moi, la bientraitance commence déjà par la bientraitance du personnel. On ne peut pas exiger le respect en brandissant le fouet : cela s’appelle la peur, et la peur n’a jamais créé de respect durable. Le vrai respect se construit par l’exemple, dans une dynamique pyramidale où chaque niveau de responsabilité montre la voie. Comme tout être vivant, lorsqu’on est maltraité, on finit par réagir ; c’est pourquoi je défends le respect de chaque individu, car c’est la condition même de notre dignité collective.
Être retenue pour rejoindre le Comité de Pilotage “Bientraitance” des Tournesols est pour moi une reconnaissance importante. C’est la preuve que les voix du terrain sont légitimes et nécessaires. Cette mission représente une opportunité précieuse : porter concrètement les valeurs du Syndicat Liberté Santé dans l’institution, défendre une éthique du soin qui englobe à la fois le respect des patients et celui des professionnels. Car on ne peut pas bien traiter les personnes accompagnées sans commencer par respecter ceux qui les accompagnent.
Quelle place accordes-tu à l’éthique dans ton travail ?
Pour moi, l’éthique n’est pas seulement un apprentissage : c’est avant tout une question de dignité. Aucun d’entre nous n’accepterait que l’un de ses proches soit mal soigné, ni même de l’être soi-même. C’est pourquoi nous sommes tous concernés, sans exception : politiques qui prennent des décisions, députés, sénateurs, directeurs, cadres, soignants… chacun a une responsabilité dans la manière dont l’éthique se vit au quotidien.
L’éthique, c’est le cœur de notre métier. Quand on n’a plus le temps d’écouter, quand les décisions se prennent loin du terrain, l’éthique s’efface. Et alors, le soin se réduit à un geste vide de sens. Défendre l’éthique, c’est défendre la valeur humaine du soin, c’est rappeler que la bientraitance des patients commence par le respect et la bientraitance des professionnels. C’est ce qui nous rend dignes, ensemble.
Cela dit, il arrive parfois qu’une faille apparaisse. C’est alors notre responsabilité de nous arrêter, de nous interroger : pourquoi cela va-t-il mal ? Qu’est-ce qui a été négligé, oublié, ou mal compris ? Ces questionnements ne sont pas des signes de faiblesse, mais au contraire des preuves de maturité et de respect. Car c’est en acceptant de regarder en face ce qui dysfonctionne que nous pouvons réajuster nos pratiques, renforcer la confiance et redonner tout son sens à la bientraitance.
Que change la présence d’une Section Syndicale SLS dans un établissement comme le tien ?
Créer une section SLS, c’est un acte simple et concret, mais c’est surtout un premier pas vers un changement réel. C’est affirmer que l’éthique n’est pas une option, mais notre dignité commune. C’est se donner les moyens de défendre le temps du soin, la qualité de la relation, et le respect de chaque personne, qu’elle soit accompagnée ou soignante. Ensemble, avec intelligence et autonomie, nous pouvons transformer ce qui ne va pas et bâtir un avenir fidèle à nos valeurs.
Quel est ton objectif pour les prochains mois ?
Mon objectif, c’est de remettre l’humain au centre. Défendre le temps du soin, c’est défendre la qualité de la relation, l’écoute et la dignité. Le respect de la personne doit être inconditionnel, qu’elle soit accompagnée ou soignante. Car prendre soin, c’est avant tout reconnaître la valeur de chacun, dans un équilibre où le bien-être des professionnels et celui des personnes accompagnées sont indissociables.
Un message pour les professionnels de santé ?
Ne restez pas isolés. Nous avons été divisés, fragilisés, parfois découragés. Mais c’est ensemble que nous pourrons redonner au soin son vrai visage : un visage humain, digne et respectueux. La bientraitance ne peut exister que si elle commence par nous, les professionnels. On ne construit pas le respect par la peur, mais par l’exemple et par la reconnaissance mutuelle. Aucun d’entre nous n’accepterait que ses proches soient mal soignés ; alors pourquoi l’accepter pour nous-mêmes ou pour nos patients ?
Unis, soignants et accompagnés, pour une éthique vivante.
ℹ️ Pour plus de détails sur le fonctionnement d’une SS et les fonctions d’un RSS ℹ️ :
– Pôle Section Syndicale du SLS :
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– Représentant de Section Syndicale (RSS) :
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