Matthieu BAÏSSE
Représentant de la Section Syndicale
SLS81 CH Lavaur
Matthieu Baisse
Représentant de Section Syndicale SLS81 CH Lavaur
Le Syndicat Liberté Santé (SLS) investit les lieux de soins autour de vous !
Découvrez les Représentants de Sections Syndicales (RSS) du Syndicat SLS, des professionnels de terrain qui agissent au quotidien pour défendre leurs collègues et améliorer les conditions de travail. Aujourd’hui, rencontre avec Matthieu BAÏSSE, infirmier en psychiatrie et RSS SLS81 au Centre Hospitalier de Lavaur (Tarn, en Occitanie).
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Matthieu Baïsse, je suis infirmier en psychiatrie à l’hôpital de Lavaur, dans le Tarn (81), en région Occitanie. Cela fait plusieurs années que j’exerce ce métier.
J’ai une conviction forte : la psychiatrie doit rester un lieu d’écoute, de soin humain et de respect du patient.
Pourquoi avoir choisi de t’engager comme Représentant de Section Syndicale au SLS ?
J’ai choisi le SLS car c’est un syndicat indépendant, proche du terrain, qui défend vraiment les soignants. Après la période des suspensions, beaucoup d’entre nous se sentaient abandonnés. Moi, je voulais agir pour mes collègues, pour montrer qu’on peut relever la tête et reprendre notre place.
On n’est pas obligé de subir, on peut apporter des améliorations de l’intérieur.
Tu étais présent lors du vote d’abrogation de l’obligation vaccinale COVID à l’Assemblée. Qu’en retiens-tu ?
C’était une expérience marquante.
Depuis les tribunes, nous n’avions pas le droit de bouger ou de parler, et j’ai ressenti une énorme pression. Les débats m’ont paru interminables, mais à la fin, ce fut un immense soulagement, un véritable effondrement de joie. On a pleuré, mais c’était enfin le début d’une reconnaissance de notre combat.
Malheureusement, cette première victoire n’a pour l’instant pas abouti et nous attendons toujours que le Sénat fasse son travail et qu’il s’empare de cette proposition de loi d’abrogation de l’obligation vaccinale. Pour l’instant, la loi du 5 août est seulement “suspendue”, et ça veut dire qu’ils peuvent nous refaire le coup à tout moment.
Quelles actions as-tu déjà menées avec la Section Syndicale SLS81 CH Lavaur ?
Avec la section, nous avons lancé un droit d’alerte collectif et fait une inscription sur le registre des Dangers Grave et Imminent (DGI) dénonçant les répercussions du travail en sous-effectif chronique sur la qualité des soins et la sécurité.
En psychiatrie, le manque de personnel met directement en danger les patients et les soignants. Il fallait réagir et poser un acte fort pour dire que la situation n’était plus tenable, on doit pouvoir redonner du sens à notre travail, il est important de retrouver une éthique de soins, en premier lieu on est au service du patient et non de l’institution, il faut remettre le patient au centre de la prise en charge.
Ton parcours de suspendu a-t-il renforcé ton engagement syndical ?
Oui, clairement.
Pendant cette période, j’ai vu des collègues partir se vacciner en pleurant, uniquement parce qu’ils avaient des crédits ou des enfants à nourrir. Beaucoup l’ont fait sous la contrainte, et ça m’a profondément marqué. Quand j’ai eu la chance d’être réintégré temporairement, j’ai été très bien accueilli par mes collègues, même si on n’était pas d’accord sur tout.
Pour l’anecdote, à l’époque on avait monté un collectif et réussi à contrecarrer le projet de fermeture de l’unité. Ce qui compte, c’est de remettre le patient au centre et de travailler ensemble avec les compétences de chacun.
Tu insistes souvent sur l’importance du débat contradictoire.
Absolument, personne ne détient La Vérité.
En psychiatrie, on ne décide jamais seul : on confronte les avis, les « pour » et les « contre », et on cherche ensemble la meilleure solution pour chaque patient. C’est la base de notre métier : ne pas nuire, réfléchir, poser les choses calmement.
Malheureusement, ce mode de réflexion n’est pas appliqué par les autorités, notamment dans les politiques sanitaires, qui voient le système de santé et l’hôpital en particulier comme des dépenses à diminuer dans une logique purement comptable. Je crois qu’un vrai débat contradictoire permettrait d’éviter des fractures, en prenant en compte les aspirations des soignants et des patients.
Qu’est-ce que cela change d’avoir une Section Syndicale SLS dans l’établissement ?
Cela change tout. Les collègues voient qu’ils ne sont pas seuls. Ils savent qu’ils ont un relais qui peut intervenir auprès de la direction et défendre leurs droits.
C’est aussi un signal fort : les soignants reprennent leur voix et leur place dans l’établissement, cela libère la parole des soignants qui est trop souvent ignorée par les instances dirigeantes. Pourtant c’est nous les infirmiers, les aides-soignants, les aides médico-psychologiques qui sommes présents H24 auprès des patients et c’est nous qui malheureusement sommes le moins écoutés. C’est dommage et dommageable de se priver de ce retour d’expérience du terrain.
Quels sont tes objectifs pour les prochains mois ?
Continuer à défendre nos droits, améliorer les conditions de travail, élargir la Section Syndicale SLS81 CH Lavaur, et sensibiliser un maximum de collègues à l’importance de se rassembler. Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids.
Un message pour les professionnels de santé ?
On ne peut plus se permettre d’attendre que les choses changent toutes seules. Nous devons agir. Le Syndicat Liberté Santé donne les moyens de le faire, avec une vraie indépendance. Créer une section, ce n’est pas compliqué, et une fois qu’elle existe, on réalise qu’on peut réellement avoir un impact pour améliorer la vie des soignants et la qualité des soins des patients.
🕊 Le Syndicat Liberté Santé
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